Gestion

Dans l’Ain, les écrevisses exotiques de nouveau dans les nasses

11 mars 2022

Depuis janvier dernier, les pêcheurs professionnels en eau douce de l’Ain ont de nouveau le droit d’exploiter et de commercialiser vivantes les écrevisses exotiques envahissantes, écrevisses américaines (Orconectes limosus) et écrevisses de Californie (Pacifastacus leniusculus). « En 2019, le préfet de ce département, ayant une lecture stricte de l’arrêté ministériel de 2018 sur l’interdiction d’exploitation des espèces exotiques invasives, refusait de renouveler l’autorisation d’exploitation qui nous était précédemment accordée sous dérogation » explique Florestan Giroud, vice-président de l’association des pêcheurs professionnels en eau douce de la Saône, de Franche-Comté et du Haut-Rhône. En avril 2020, il déposait un nouveau dossier de demande d’autorisation, « sur le modèle de celui constitué par les pêcheurs de Loire-Atlantique et approuvé par le préfet de ce département, commence Florestan Giroud. Mi-2021, le conseil scientifique régional du patrimoine naturel nous demandait de le compléter, puis le validait en novembre suivant ». Après consultation publique, le préfet de l’Ain prenait dans la foulée un « arrêté de lutte (capture, détention, transport et destruction) contre les écrevisses non autochtones » pour une durée d’un an. Pêche et commercialisation y sont extrêmement réglementées, avec, entre autres obligations, la tenue de registres mentionnant lieux, dates de pêche, quantités capturées et transportées, coordonnées des clients des pêcheurs…

À l’issue de cette année d’exploitation, l’association des pêcheurs professionnels en eau douce de la Saône, du Haut-Rhône et de Franche-Comté a l’obligation de dresser un bilan, transmis à la direction départementale des territoires, au chef du service départemental de l’Office Français de la Biodiversité et au président de la fédération de l’Ain pour la pêche et la protection du milieu aquatique. Un bilan qui, s’il est approuvé, conditionnera le renouvellement de l’autorisation pour une période de cinq ans, correspondant à la durée de validité des baux de pêche de l’État en passe d’être renouvelés en janvier 2023.

Jusqu’en 2019, l’exploitation et la commercialisation de ces écrevisses faisaient vivre, dans l’Ain, sept pêcheurs professionnels, une ressource représentant, peu ou prou, 50 % du chiffre d’affaires de leur entreprise artisanale.