En bref

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4 avril 2023
Souveraineté alimentaire

Le 13 mars, deux députés, membres de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale, auditionnaient le Conapped et le comité interprofessionnel des produits de l’aquaculture dans le cadre d’un rapport d’information sur la souveraineté alimentaire européenne. Objectif : dresser un panorama de la pêche professionnelle en eau douce et de l’aquaculture pour définir, « dans un contexte international dégradé », les leviers pour satisfaire durablement les besoins alimentaires en Europe.

Bureaux renouvelés

Dans la foulée du renouvellement des baux de pêche, les associations agréées de pêche professionnelles en eau douce ont désigné leurs présidents et membres du bureau. Trois nouveaux présidents ont été élus, Anthony Vignac pour la Gironde, Bruno Gabris pour l’association de Loire-Bretagne et Yoann Bertolo pour la Seine et le Nord. Ont été réélus à la présidence : Alain Cazaux (Adour), Didier Macé (Loire-Atlantique), Adrien Vonarb (Rhin), Nicolas Perrin (Saône, Haut-Rhône et Doubs), Nicolas Courbis (Rhône aval) et Frédéric Delmarès (Garonne-Dordogne).

Misère

La situation de la pêche sur le lac du Bourget est « depuis deux ans, catastrophique ». L’absence quasi totale de production de plancton réduit la production de poissons à néant. « Le lac est trop propre » indique Michaël Dumaz, le président de l’association des pêcheurs professionnels des lacs alpins.

Plus d’infos dans La gazette du pêcheur pro n° 26

Eau, oh !

« La rivière a, ici en Haute-Saône, plutôt des niveaux d’été » indiquait, mi-mars, Nicolas Perrin, président des pêcheurs professionnels de Saône, du Haut-Rhône et du Doubs. « Les débits de la Loire, en février, à hauteur d’Orléans, sont habituellement de 510 m3/s. Ils étaient de 120-130 m3/s, cette année. Des débits de début juillet. » explique Bruno Gabris, le président des pêcheurs professionnels de Loire-Bretagne. « Et le barrage de Naussac, en mars, n’était rempli qu’à 35 % de sa capacité de 190 millions de tonnes d’eau. 100 millions de tonnes ont été lâchés, en 2022, pour soutenir les débits de la Loire » complète-t-il. « Les niveaux d’eau de l’Adour sont plutôt bons » précise Alain Cazaux, président des pêcheurs professionnels de ce bassin. « La situation des débits d’eau est particulièrement critique avec plus de 9 stations sur 10 (92 %) présentant des débits de base inférieurs à la médiane. La partie centrale du pays étant la plus marquée par la présence de nombreuses stations avec des valeurs inférieures à la décennale sèche. » indiquait, mi-mars, le bulletin national de situation hydrologique. De quoi être inquiet pour la ressource piscicole !

Anguille

Après de multiples tractations entre la direction générale des affaires maritimes, des pêches et de l’aquaculture (DGAMPA) et les représentants professionnels, l’arrêté ministériel fixant, jusqu’au 31 mai 2024, conformément aux exigences de la Commission européenne, les nouvelles dates de pêche à l’anguille à tous ses stades sur le domaine maritime, a été publié le 16 mars. Les périodes de pêche, à la civelle notamment, ont été raccourcies. La pêche amateur à l’anguille jaune dans les eaux maritimes est totalement interdite. Fin mars, DMA et l’association française d’étude et de protection des poissons demandaient, en référé, au Conseil d’État, de suspendre cet arrêté.

« Pas de modifications prévues sur le domaine fluvial, pour l’instant » indique la direction de l’eau et de la biodiversité. L’arrêté ministériel de 2016, modifié en 2018, reste donc en vigueur pour la partie fluviale.

Mesquinerie

Le jugement de la cour administrative d’appel de Lyon, d’octobre 2022, oblige le préfet de l’Ardèche d’instruire à nouveau, dans un délai de deux mois, la demande de licence de pêche à l’anguille jaune de l’un des pêcheurs professionnels exerçant sur le Rhône. Chose faite. La Direction départementale des territoires a proposé un arrêté autorisant le pêcheur à capturer, au carrelet, 3 kg d’anguilles par an… sur chacun de ses trois lots. Et s’il ne les pêche pas sur l’un d’eux, nulle possibilité de reporter le reliquat de quota sur un autre lot. Perspectives de revenus : 130 euros.

Plagepomis suspendus

« Sur l’Adour, il n’y aura bientôt plus rien à faire. DMA vient d’attaquer le Plagepomi. On s’attend à ce que les arrêtés départementaux soient également traduits devant le tribunal administratif. » indiquait, début mars, Alain Cazaux qui a rencontré son député, son sénateur et a averti les chaînes de télé. « J’attends un rendez-vous pour dénoncer cet acharnement juridique qu’inflige cette association démoniaque contre les quelques pêcheurs garants des traditions et de la bonne gestion du fleuve et de ses espèces. J’ai toujours un mince espoir, mais j’avoue que ce sera dur… » ajoutait-il. Espoir évanoui,le 28 mars, avec la suspension par le tribunal administratif de Bordeaux, du Plagepomi Adour, entraînant la fermeture de la pêche au filet de la grande alose et du saumon.

Décision identique pour le Plagepomi Garonne, un mois et demi plus tôt. En sites Natura 2000, telles que sont classées la Garonne en Nouvelle-Aquitaine, la Dordogne, la vallée de L’Isle de Périgueux à sa confluence avec la Dordogne, et la vallée de la Brantôme à sa confluence avec l’Isle, secteurs où exercent des pêcheurs professionnels, « l’instauration d’un plan de gestion est soumise à une évaluation préalable de ses incidences sur la conservation du site lorsqu’il est susceptible d’affecter de manière significative les lieux ». Une mesure, arguaient DMA, Sea Sheperd France et les pêcheurs amateurs aux filets et engins de Gironde, qui ne figure pas dans le Plagepomi Garonne, revu en janvier dernier, à la suite d’une première suspension judiciaire, en mars 2022, estime le juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux. Les deux affaires seront jugées sur le fond dans les mois qui viennent.

Salon

« Il y a un vrai intérêt et de la sympathie pour notre profession et les gens ont aimé nos produits » indique Thierry Bouvet, pêcheur professionnel sur la Loire, installé à Montlouis-sur-Loire, à une dizaine de kilomètres en amont de Tours. Un constat fait lors du salon international de l’agriculture de mars, où il présentait, sur le stand de France Agrimer, terrines, silure fumé, garum, condiment à base de jus de poissons, de sa fabrication, et autres produits transformés par les pêcheurs professionnels en eau douce.